Légende de la Cane |
Montfort était autrefois célèbre pour sa
légende de la cane. Dès le XVe siècle, un doge de
Gênes, Fulgose y fait allusion dans un ouvrage. Au XVIe siècle encore,
d'Argentré en parle dans son Histoire de Bretagne. Cette légende connaît
plusieurs versions qui semblent correspondre à différentes époques.
Dans les lignes qui vont suivre je vais vous en proposer deux versions, la version disont
populaire, et la version (plus conforme à l'esprit de l'église), écrite
en 1652 par le révérend père Barbeuf, prieur à l'abbaye de
Montfort, dans un ouvrage intitulé, "Récit véritable de la venue d'une
cane sauvage, depuis longtemps, en la ville de Montfort, comté de la province de
Bretagne".
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ela se passait il y a longtemps, si longtemps que la mémoire humaine en a
oublié la date, mais cela n'a aucune espèce d'importance dans la suite des
faits qui vont vous être relatés. Une jeune et jolie fille vierge avait
été enlevée, et était retenue contre son gré par le
seigneur de Monfort, dans ses lamentations, elle priait Saint-Nicolas, pour qu'il lui
vienne en aide, afin d'échapper à son ravisseur. Le Saint entendit sa
prière, et pour l'exaucer il transforma la jeune fille en cane, qui put ainsi
s'échapper en s'envolant par une des fenêtres du château, pour aller se
poser sur l'étang.
Dans cette deuxième version la jeune fille est toujours
prisonnière du seigneur de Monfort, mais elle n'est pas tranformée en cane,
se trouve miraculeusement transportée hors du château. Alors qu'elle
chemine le long de l'étang, elle est de nouveau attaquée par les soldats du
seigneur. Désignant une cane qui nage sur l'étang, elle prie : "Saint-Nicolas,
ne m'abandonnez pas, faites que les canes soient les témoins de mon innocence et
permettez-leur d'accomplir mon voeu si je meurs avant de m'en être acquitté".
La jeune fille peut s'échapper, mais elle meurt peu de temps après ...
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